A Milly-la-Forêt, Dylan nous emmène dans l’intimité de Jean-Cocteau : rencontre avec un auteur multiple
Dire que je suis familier avec l’œuvre de Jean Cocteau serait un mensonge. Je connais globalement la personne et son histoire, mais guère l’artiste. Je n’ai, à ce jour, pas eu l’occasion de lire un de ses livres, de voir un de ses films, d’assister à une de ses pièces et ne sais que de très vagues choses sur son œuvre poétique et picturale.
Cependant, même si vous êtes dans le même bateau que moi, l’énumération que je viens de vous dresser devrait déjà vous donner une idée du personnage : Cocteau était un « touche-à-tout ». Un artiste total, s’étant essayé à une variété époustouflante de domaines et, fait exceptionnel, ayant réussi à laisser une marque notable dans chacun d’eux. Un talent qui lui attirera les regards de plusieurs de ses pairs du XXème siècle : Jean-Luc Godard, Guillaume Apollinaire, Marcel Proust… la liste de ses relations est longue.
Participer à une visite guidée de la Maison Jean Cocteau à Milly-la-Forêt, où il a passé les dernières années de sa vie, était donc une occasion intrigante pour moi d’en apprendre plus sur cet artiste si prolifique. Occasion particulièrement propice, car cette année 2023 signe les 60 ans depuis le départ de l’artiste.
Allez, venez avec moi, je vous retrace cette intrigante visite !
Le refuge de l’artiste
Avant le départ de la visite guidée, je pars vagabonder entre la végétation. J’observe la grande variété de fleurs. Je passe par le ponton reliant le jardin au potager, observe les poissons qui nagent dans le petit cours d’eau juste en-dessous.
L’endroit est paisible, niché dans un coin de Milly-la-Forêt, caché derrière l’église. Je saisis en m’y promenant l’intérêt que Cocteau avait trouvé aux lieux, « loin des sonnettes du Palais-Royal ». Suite au tournage éprouvant de La Belle et la Bête, son plus grand succès au cinéma, l’artiste a voulu fuir la capitale, s’abriter dans un coin tranquille. La maison a été pour lui son dernier refuge.
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Entrée dans le monde de Cocteau
Le rêve et l’imagination étaient des thèmes importants aux yeux de Cocteau. Ses œuvres constituaient une invitation vers un autre monde, fait de fantaisie et aux aspirations mythologiques. L’intérieur de la maison est donc sans surprise le reflet de cette inspiration.
En pénétrant dans la maison, nous arrivons directement dans la cuisine. La pièce est sombre, uniquement éclairée par une faible lumière orangée, donnant un éclairage tamisé. Au plafond, une sculpture en fil de fer tournoie, projetant son ombre mouvante sur le mur. Au fond de la pièce, une estrade, entourée de fenêtres.
Derrière ces fenêtres, des pages contenant autoportraits et écrits flottent dans le vide, hors du temps et de l’espace de la maison. Je suis immédiatement impressionné par l’effort fourni pour donner une atmosphère particulière à la pièce : on ne se contente pas de nous exposer la cuisine de Jean Cocteau, on y a insufflé un peu de cette magie et de cette fantaisie baroque qui caractérisaient son œuvre.
Une pièce, un univers
On quitte la pénombre pour partir vers le salon. En chemin, on passe par une toute petite salle exigüe, uniquement meublée d’une chaise et d’une table ronde simple. Le papier peint évoque un motif de bois rustique. Cette pièce minuscule et épurée m’évoque l’intérieur d’une cabane en bois. Si elle n’a rien de particulièrement notable en elle-même, l’existence de cette pièce me rend évident le contraste qui s’impose à moi lorsque nous arrivons dans le salon. La salle est grande, riche en détails et objets intrigants, meublée en une explosion de rococo donnant un aspect royal à l’ensemble. La comparaison entre ce salon et la petite pièce évoquée avant semble absurde, surtout quand il n’y a que quelques mètres qui les séparent.
J’observe en ce sens du contraste si prononcé un autre héritage de Cocteau. Artiste passionné par l’étonnement, aussi bien celui des autres que le sien, il semble naturel qu’il ait voulu que chaque pièce ait une identité tout à fait propre. Que chacune d’entre elles renvoie son visiteur vers un univers différent et surprenant.
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Dans l’intimité de l’artiste
Après la visite du salon, on monte à l’étage. Là, on nous montre le bureau et la chambre de l’artiste. Les pièces sont observables à travers des petites fenêtres creusées dans le mur. Les regarder ainsi, à travers cet écran, m’a un peu donné l’impression de scruter un tableau.
Ces deux pièces sont celles qui retranscrivent le plus l’intimité de l’artiste. Bien que l’hôte de la maison ait quitté les lieux il y a plus d’un demi-siècle, le bureau et la chambre semblent inchangés par le passage du temps.
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Une forêt en intérieur
La dernière étape de la visite nous amène à explorer une exposition mettant en avant le bestiaire ayant entouré l’artiste et sa passion pour les animaux. Nous nous retrouvons lâchés sans guide dans une grande pièce sombre, parsemée de rideaux aux motifs d’arbres venant découper la salle et y former un vrai labyrinthe.
En déambulant dans cette forêt d’intérieur, on découvre des sculptures et objets étranges en forme d’animaux, plusieurs tirés du tournage de La Belle et la Bête. Un fond sonore finit de poser cette atmosphère étrange et dépaysante, me laissant perdu dans cette forêt brumeuse et sombre. Là encore, je me retrouve admiratif face à ce travail effectué sur l’ambiance et ce désir de transporter les visiteurs dans un autre univers, comme le faisait naguère Cocteau à travers ses œuvres.
Un lieu de souvenir et d’hommage
Une fois cette salle d’exposition passée, on redescend et on se retrouve à nouveau dehors, terminant la visite. Soixante ans après, cette petite bâtisse blanche renferme toujours en son sein une partie de l’âme de son illustre hôte.
Que vous soyez passionné par l’œuvre de Jean Cocteau ou, comme moi, un néophyte ne connaissant que de très loin ses créations, je ne peux que vous conseiller d’aller à votre tour tenter l’expérience. Et profitez-en, au passage, pour vous balader à Milly-la-Forêt et ses alentours afin de découvrir les différentes animations organisées tout au long de l’année afin de rendre hommage aux soixante ans de la disparition de l’artiste !
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