L’Essonne et son histoire

Les premiers habitants de l’Essonne

Créé par la loi du 10 juillet 1964, portant sur la réorganisation de la région parisienne, l’Essonne est un département tout récent. Mais l’histoire des terres qui le composent (Hurepoix, Brie, Gâtinais et nord de la Beauce), elle, remonte à plusieurs millénaires.

C’est à Étiolles que l’on a retrouvé la trace des premiers nomades qui s’installaient au bord de la Seine il y a environ 13 000 ans. Les traces laissées par les premiers hommes sont nombreuses dans notre département. L’occupation précoce du territoire essonnien remonte au paléolithique supérieur et s’explique par l’incomparable fertilité de nos terres.

Histoire de l'Essonne - Premiers habitants

Des remparts et des forteresses

De la Guerre de Cent ans aux Guerres de religion, l’Essonne n’a pas vécu à l’écart des pillages, des sièges et des exactions qui ont marqué ces périodes tragiques de l’histoire de France. Durant les épisodes d’accalmie, des châteaux ont été édifiés, d’autres ont amélioré leurs défenses, notamment sur la route de Paris à Orléans, véritable position stratégique.
Des fermes et certaines églises se sont fortifiées tandis que de nombreux villes et villages s’entouraient de remparts, d’abord en bois puis en pierres, pour tenter de se protéger des incursions.

De nos jours, nous pouvons encore admirer d’importants chef-d’œuvres de cette époque médiévale.

De beaux châteaux et grands domaines

L’Essonne compte une centaine de manoirs, belles demeures et châteaux construits ou transformés au fil du temps. Tous ces monuments historiques rappellent que, pendant plusieurs siècles, la région était considérée comme un lieu de plaisance et une destination de villégiature très recherchée par les financiers et dignitaires parisiens. L’époque « classique » du 17e siècle est bien représentée parmi la dizaine de châteaux renommés que compte l’Essonne, tels ceux de Courances, de Baville, de Chamarande ou de Courson, aux façades géométriques en briques et en pierres qui en sont les plus beaux fleurons.

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Histoire de l'Essonne - Patrimoine d'exception

Un patrimoine d’exception

Scientifique, architectural, artistique et religieux: la richesse et la diversité du patrimoine essonnien en font sa spécificité. Cet héritage culturel, issu de différentes époques, comporte aussi bien des curiosités comme le Nymphée de Viry-Chatillon que des chefs-d’œuvre emblématiques de l’Essonne, telles que les « fabriques » du parc de Méréville ou « la plus belle église de village de France » de Saint-Sulpice-de-Favières. La meulière, une pierre extraite dans le département, occupe une place importante dans ce florilège. Elle est présente majestueusement dans le castel Art nouveau d’Hector Guimard à Villemoisson et plus modestement dans des centaines de pavillons aux décorations et colorations multiples, symbolisant la banlieue et en particulier l’Essonne.

Des terres nourricières

Pendant des siècles, l’Essonne a vécu à l’heure rurale et au rythme des travaux des champs. Ses cultures réputées de céréales, de fruits et de légumes ont connu de grandes transformations à la fin du 19e siècle. Dans la Beauce, « le grenier de Paris », des milliers de moutons ont fertilisé la terre avant l’arrivée des premiers engins à vapeur. Dans le Hurepoix, l’Arpajonnais, un tramway sur rail, acheminait chaque jour les haricots d’Arpajon ou les tomates de Montlhéry vers les Halles, le ventre de Paris. Malgré l’urbanisation de l’Essonne à partir de la fin des années cinquante, le département a conservé une activité agricole : loin d’avoir disparu, elle s’est à nouveau profondément transformée et diversifiée, allant de la production de terroir locale à la grande culture céréalière mondialisée.

Histoire de l'Essonne - Terres nourricières

Des manufactures à la pointe

Au milieu du 18e siècle, tirant profit des atouts de la géographie du sud de Paris, les premières industries commencent à s’implanter dans la région essentiellement rurale. Ces petites entreprises encore proches de l’artisanat profitent d’une richesse naturelle, les rivières de l’Essonne qui, selon un ingénieur de 1791, « jamais ne baissent, ne débordent ni ne gèlent ». Elles apportent l’énergie hydraulique nécessaire aux moulins à grains qui tournent depuis le Moyen Age, mais aussi aux nouvelles distilleries, féculeries et huileries.

De prestigieux artistes en résidence

A partir du XVIIIème siècle, le département a toujours attiré et inspiré de nombreux artistes et écrivains comme Victor Hugo à Bièvres ou Claude Monet à Montgeron. Lieu de villégiature et source d’inspiration, l’Essonne a en particulier séduit les peintres de plein air. Ainsi, Jean-Baptiste Corot avait l’habitude de poser son chevalet à Brunoy, Marcoussis et Montlhéry s’inspirant des paysages, tout comme Maurice Eliot le faisait à Epinay-sous-Sénart. L’Essonne est également mise en scène dans la littérature par des auteurs qui témoignent de leur sens de l’observation. Alphonse Daudet décrit les mœurs des habitants des environs de Draveil, Georges Simenon jette l’ancre à Morsang-sur-Seine et conduit l’inspecteur Maigret parmi les ouvriers de Corbeil, tandis que Jean-Louis Bory obtient le prix Goncourt pour son roman Mon village à l’heure Allemande qui a pour cadre sa ville natale, Méréville.